L’histoire des Îles Canaries de leur formation à aujourd’hui
Les Îles Canaries ont une histoire riche et variée. Elles ont été habitées et visitées par de nombreux peuples dont les Guanches (population indigène), les grecques, les romains… Ce sont les seules îles macaronésiennes a avoir été habitées avant la conquête portugaise et espagnole. En effet, les archipels des Açores, de Madère et du Cap-Vert étaient déserts jusqu’au XVème siècle avant l’arrivée des explorateurs et conquistadors, contrairement aux Canaries dont l’histoire remonte à 3 000 ans avant J-C.
En voici les différentes étapes:
- Les origines – entre 20 et 2 millions d’années av. J-C
- Les premiers peuples des Îles Canaries, Les Guanches – 3 000 av. J-C
- Des visites des peuples antiques – 1er millénaire av. J-C
- La redécouverte de l’archipel, aussi appelée la pré-conquistada – XIVe siècle
- La conquistada – XVe siècle
- Colonisation européenne et commerce maritime – du XVIe au XVIIIe siècle
- Histoire moderne – du XIXe siècle à maintenant
Les origines – entre 20 et 2 millions d’années av. J-C
L’histoire de la création de l’archipel canarien remonte à 20 millions d’années. Ses îles volcaniques se sont formées pendant une période très longue et les îles les plus à l’est de l’archipel sont les plus anciennes. Lanzarote et Fuerteventura ont en effet une vingtaine de millions d’années, Gran Canaria, une petite quinzaine et Tenerife et La Gomera moins d’une dizaine de millions d’années. La Palma et El Hierro ont quant-à elles seulement entre 1 et 2 millions d’années.
Les premiers peuples des Canaries, Les Guanches – 3 000 av. J-C
Selon les vestiges archéologiques trouvés sur les 7 îles de l’archipel, les premiers habitants de l’île seraient des descendants des hommes cro-magnon venant d’Afrique du Nord. Les historiens ne savent pas comment cette immigration d’origine berbère s’est passée car les archéologues n’ont trouvé aucune trace d’embarcation. Serait-ce des prisonniers en exil ou bien des esclaves naufragés? Cela reste un mystère de l’histoire.
Les peuples aborigènes canariens sont généralement appelés les Guanches mais en réalité chaque île avait un nom spécifique et les Guanches habitaient originalement Tenerife. En effet, les guanches sont “les enfants du volcan”, l’étymologie du mot étant Guan (homme ou fils) et Chinet (grand volcan – allusion au Teide de Tenerife). À Lanzarote et Fuerteventura, ils se nommaient les Majos, Canarios à Gran Canaria, Bimbaches à El Hierro, Gomeros à La Gomera et Benahoritos à La Palma.
Selon l’histoire, il y aurait eu 2 vagues d’immigration berbère aux Canaries. La première aurait eu lieu à l’âge de pierre (le néolithique), entre le VIème et le IVème siècle avant J-C. Ce peuple berbère archaïque aurait été succédé par une vague de peuples berbères romanisés au Ier siècle après J-C. Les Guanches sont les seuls peuples berbères a ne pas avoir été islamisés mais plutôt convertis de force au christianisme par les conquistadors.
Tous les peuples aborigènes canariens, malgré leurs racines communes, avaient des coutumes et traditions différentes. Les Majos étaient polyandres par exemple (une femme avec plusieurs maris). Les populations indigènes habitaient toutes dans des grottes naturelles ou des tunnels de lave et étaient très religieuses. Ils vivaient de l’agriculture et de l’élevage et avaient très peu de connaissances sur la navigation (d’où le mystère de leur arrivée sur l’île).
On retrouve l’histoire de leurs croyances et rites sur les murs peints des grottes ainsi que sur les inscriptions en tifinagh (aussi appelé touareg, c’est l’alphabet berbère). Leurs rites funéraires étaient très développés et leurs momies sont aujourd’hui encore très bien conservées. La technique des Guanches et des Canarios rivalisait celle des égyptiens. Ces vestiges de la culture indigène de l’archipel sont visibles au musée de la nature et de l’homme de Tenerife qui abrite 140 momies dont une vieille de quasiment 2 000 ans.
Chaque île était isolée l’une des autres (aucune relation maritime) et s’est donc développée différemment. Tous les peuples ont su s’adapter à un environnement sauvage et volcanique voir hostile. Les historiens pensent qu’ils parlaient tous un dialecte berbère d’origine maghrébine légèrement différent mais avec des racines communes et le même alphabet (le tifinagh). Aujourd’hui encore, on retrouve des traces de cette histoire linguistique dans les noms propres des villages canariens (avec beaucoup de consonances en T et en G).
Les peuples Guanches étaient séparés en plusieurs tribus/ royaumes menés par un Mencey (statues ci-dessous) et les affrontements étaient communs. Le Mencey était l’autorité civile, religieuse et militaire suprême du territoire qu’il gouvernait. On peut l’apparenter à un roi guerrier. L’histoire a recensé 12 tribus sur la seule île de La Palma et 4 à La Gomera, île de seulement 370 km²! Ce manque d’unité est l’une des raisons pour laquelle les îles sont tombées aux mains des conquérants espagnols au XVe siècle après J-C.
Des visites des peuples antiques – 1er millénaire av. J-C
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Les phéniciens et les carthaginois – entre 1 000 et 500 ans av. J-C
L’histoire est un peu floue mais il semblerait que les marins phéniciens soient les premiers explorateurs à toucher l’archipel canarien vers l’an 1000 av. J-C. Ils le surnommaient les îles fortunées. Selon l’histoire, ils auraient effectué des voyages d’exploration à la recherche de minéraux et autres ressources. Les carthaginois aussi auraient fait étape sur l’archipel selon une stèle d’un temple de Carthage. Cette dernière relate le périple du roi Hannon lors de son expédition maritime au-delà du détroit de Gibraltar. Le roi affirma alors que l’archipel était inhabité lors de son passage (- 480 av. J-C).
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Les grecques – VIIIe siècle av. J-C
Contrairement aux phéniciens et aux carthaginois, l’histoire est assez claire sur le périple des héros grecques aux Îles Canaries. Les fameux auteurs Homère et Hésiode parlent tous deux dans leurs romans et poèmes des Hespérides et des Champs Elysées. Le jardin des Hespérides, selon la mythologie grecque, se situe à la limite du monde occidental connu et serait un jardin pour le repos éternel des Dieux. Ils le situent au-delà des colonnes d’Hercule (autrement dit, le détroit de Gibraltar). Les grecques sont les premiers à référencer l’archipel canarien dans l’Antiquité. Considérées comme un paradis sur terre, les Îles Canaries étaient surnommées par les grecques, les îles des bienheureux (pour le repos éternel des héros). D’autres grecques célèbres mentionnent aussi les Canaries, Platon affirme même qu’elles sont les vestiges d’Atlantis! Cependant, étant donné le manque de données historiques sur leur localisation, il se pourrait que certains grecques fassent référence à Madère même si cela est moins probable car elles sont 500 kilomètres plus loin.
Deux personnages marquant dans l’histoire des îles – 1er millénaire après J-C
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Le romain Pline l’Ancien – Ier siècle après J-C
C’est la source la plus sûre de l’histoire antique sur l’archipel canarien. L’auteur mentionne dans ses écrits deux îles: Canaria et l’île pourpre (Gran Canaria et Fuerteventura respectivement). La première du mot canis, chien en latin, et la seconde pour la mer de baleine qui entourait cette île. Dans ses écrits, Pline décrit dans son roman Naturalis Historia, l’expédition du roi de Mauritanie Juba II qui fit étape aux Îles Canaries le siècle précédent (vers 40 ans av J-C) et qui décrivit une île habitée de grands chiens d’où le nom Canaria.
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Le grec Ptolémée – IIème siècle après J-C
L’astrophysicien n’est jamais allé aux Canaries mais il a établi une carte du monde et a localisé très précisément l’archipel. Les îles marquent l’extrémité occidentale du monde connu de l’époque sur sa carte. Ptolémée trace un méridien imaginaire qui passe par l’ouest de l’île la plus occidentale de l’archipel, El Hierro. Le phare d’Orchilla a été le méridien zéro jusqu’en 1883 quand le point a été déplacé à Greenwich en Angleterre.
La redécouverte de l’archipel, aussi appelée la pré-conquistada – XIVe siècle
Entre les références à l’archipel par les peuples antiques et la redécouverte des îles Canaries au XIVe siècle, les autochtones ont vécu en paix en autarcie pendant plus de 1 000 ans. En effet, les îles fortunées étaient tombées dans l’oubli et la plupart des références de l’histoire ne mentionnaient pas de localisation précise de toute manière.
Il existe des références dans des ouvrages arabes selon lesquels ils auraient exploré certaines des 17 îles de la mer Ténébreuse (nom médiéval donné à l’océan Atlantique) mais l’histoire reste floue et nous n’avons pas de preuves qu’il s’agisse des Îles Canaries.
La redécouverte officielle de l’archipel date de 1312. C’est le marin génois Lancelotto Malocello qui aborde sur l’île la plus à l’est de l’archipel, Lanzarote. Selon l’histoire, il lui attribua même son nom. Jusqu’à la fin du siècle, quelques explorateurs européens se succèdent. Ils n’ont pas trop de succès dans la conquête de l’archipel mais on recense des enlèvements d’autochtones pour les vendre ensuite en esclavage à Lisbonne. On a des écrits décrivant la triste histoire de ces bateaux remplis de prisonniers grands, robustes et blonds aux yeux bleus (ce qui correspond à la description physique des berbères Guanches).
Alors que les îles étaient encore peuplées des Guanches, le pape Clément VI donne les Îles Canaries au jeune noble Luis de la Cerda en 1344. Le prince affilié à la couronne de Castille mais vivant au royaume de France fut nommé roi des îles fortunées. Il n’y mit jamais les pieds car il était trop coûteux d’affréter des navires pour conquérir son royaume…
La conquistada et Christophe Colomb – XVe siècle
La conquête des Îles Canaries ne commença réellement qu’au XVème siècle selon l’histoire. Les royaumes du Portugal, de la Castille et de France veulent tous revendiquer ce territoire stratégique. C’est Jean de Béthencourt, un seigneur normand, et Gadifer de La Salle, le chambellan du roi de France Charles VI, qui, en 1402, conquièrent Lanzarote. Ils s’emparent de Fuerteventura, El Hierro et La Gomera en 1405. Ces 4 îles étaient les moins peuplées et les Guanches résistent moins aux envahisseurs comparés aux autres îles qui sont plus peuplées et plus escarpées. (derniers rois de Fuerteventura à gauche, grottes habitées par les Guanches de La Palma à droite)
A cause de plusieurs intrigues politiques, il y a de grandes tensions entre les couronnes européennes. Jean de Béthencourt va céder les Canaries au roi de Castille, à qui il prête un serment de vassalité. Cet acte rompt définitivement l’entente entre les deux explorateurs initialement affiliés au royaume de France. C’est le traité d’Alcáçovas en 1479 qui va résoudre les tensions entre le royaume de Castille et celui du Portugal. Ce pacte historique permit de définir les territoires et les droits maritimes des deux royaumes dans l’Atlantique. Il accorde définitivement les Canaries à l’Espagne même si 3 îles (Tenerife, Gran Canaria et La Palma) sont encore habitées par les royaumes Guanches et ne sont pas conquises !
Après le traité, la conquête s’accélère sous la volonté du roi de Castille. Gran Canaria sera aux mains des espagnols dès 1483, après 5 ans de combat mené par Juan Rejón. Ce fut ensuite au tour de La Palma d’être complètement subjuguée (en 1493) et enfin Tenerife en 1496. C’est l’andalou Alonso Fernández de Lugo qui mena ces deux conquêtes difficiles.
Entre-temps, Christophe Colomb passe par les Îles Canaries en 1492 avant de partir conquérir le nouveau monde. Il fera étape à La Gomera avant ses 4 voyages d’expédition. Outre le navigateur génois, d’autres explorateurs connus de l’histoire ont aussi utilisé les Îles Canaries en tant qu’escale avant la grande traversée comme Vasco de Gama et Magellan.
Colonisation européenne et commerce maritime –
du XVIe au XVIIIe siècles
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Colonisation européenne des Îles Canaries
Malgré la conquête totale de l’archipel à la fin du siècle passé, la population Guanche continue d’opposer les envahisseurs avec de nombreux soulèvements qui seront durement réprimés par les castillans. Ils sont traités comme des esclaves et la loi féodale perdura pendant plusieurs siècles. Les autorités espagnoles envoient de nombreux Guanches sur les marchés d’esclaves européens pour réduire les révoltes. L’assimilation des Guanches se fit aussi par le mariage entre élites des colons et des indigènes selon l’histoire. A cause de l’inquisition, la plupart des Guanches dissimulent leurs origines ethniques car il était nécessaire de produire des documents prouvant que l’on n’était ni juif, ni maure, ni canarien pour entrer dans les écoles supérieures. Tout ceci entraîne une quasi extermination des Guanches, de leur histoire et de leur culture, à la fin du XVIème siècle.
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Les Canaries, lieu phare du commerce maritime du XVIe et XVIIe siècles
Les îles Canaries ont su s’imposer dans l’histoire comme le dernier port de ravitaillement d’Europe avant le voyage aux Amériques grâce à leur localisation stratégique. Ceci a créé un lien très fort entre les deux territoires, c’est depuis les Îles Canaries que la canne à sucre et la banane sont envoyés aux Amériques.
En effet, c’est les explorateurs européens qui ont introduit ces cultures au nouveau monde et non l’inverse! C’est aussi les Canaries qui reçoivent les premières patates et commencent leur culture avant de les envoyer au reste de l’Europe.
Les XVIe et XVIIe siècles, époque prospère pour l’archipel caractérisé par de nombreux échanges commerciaux, font des Îles Canaries un lieu propice aux pirates. Sa situation sur la route du nouveau monde, en tant que point d’escale stratégique, attirent notamment les corsaires anglais, africains et hollandais. Ceci force les îles à développer un système de fortifications pour se défendre.
Les colons espagnols qui s’installent aux Canaries vont d’abord introduire la culture de la canne à sucre qui est très prisée par les élites du continent. Or, la production canarienne ne pourra pas faire concurrence à celle des Indes ce qui crée la première crise économique de l’archipel. Les îles vont donc diversifier leurs cultures en se lançant dans la production du vin et notamment le cépage de malvoisie.
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Un siècle de crise – XVIIIe siècle
Le XVIIIe siècle n’est pas une bonne période dans l’histoire canarienne. Il est marqué par de nombreuses catastrophes naturelles et une grave crise des exploitations agricoles canariennes. Cette dernière est due à plusieurs causes notamment la concurrence américaine sur le sucre ainsi que des sécheresses qui détruisent les productions canariennes. Ceci résulte en une grande misère et un exode massif de la classe paysanne vers les colonies d’Amérique Latine telles que Cuba, Porto Rico et le Venezuela.
Cela s’ajoute à la pire explosion volcanique de tous les temps dans l’histoire canarienne, celle de Lanzarote, qui dura plus de 6 ans. En 1730, on observe de gigantesques éruptions volcaniques au centre de l’île (Timanfaya). Elles couvrent plus d’un quart de l’île avec des coulées de lave. On recense 300 cratères encore visibles aujourd’hui. Les habitants de l’île racontèrent que le ciel resta chargé de cendres pendant de longues années et qu’ils ne virent que très peu le soleil. Les cônes volcaniques façonnent le paysage de l’île d’une telle manière que l’on pourrait croire que la lave a à peine refroidi et que l’éruption eut lieu il y a une cinquantaine d’années et non 300 ans auparavant. Malgré la destruction de nombre de maisons et de cultures, la lave a rendu les terres très fertiles pour la culture du vin notamment ce qui a permis aux populations de se remettre.
Histoire moderne – du XIXe siècle à maintenant
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Un siècle de transition entre le passé et l’histoire moderne – le XIXe siècle
En 1822, les Canaries deviennent une province espagnole et prennent pour capitale Santa Cruz de Tenerife. Elle le restera jusqu’en 1927, date à laquelle l’archipel est découpé en deux territoires, les îles occidentales et les îles orientales. Les premières sont Tenerife, La Gomera, La Palma et El Hierro et elles gardent Santa Cruz pour capitale. Le deuxième groupe consiste en Lanzarote, Fuerteventura et Gran Canaria et prend pour capitale Las Palmas de Gran Canaria. Pour continuer à apaiser la rivalité ancestrale entre les deux villes, le gouvernement canarien, élu pour 4 ans, siège alternativement à Santa Cruz ou à Las Palmas. Les institutions publiques sont divisées entre les deux capitales et même parfois dédoublées.
La crise économique et l’émigration aux colonies et jeunes républiques d’Amérique perdurent au XIXe siècle ce qui pousse les Îles Canaries à libéraliser le commerce en adoptant le statut de port franc en 1852 (accordé par la reine Isabelle II). Cela signifie que l’archipel n’est pas soumis aux taxes douanières. Les Canaries exportent beaucoup vers l’Angleterre notamment des colorants naturels pour alimenter l’industrie du textile anglaise (cochenille et figue de barbarie).
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Franco et son régime autoritaire – le XXe siècle
Au début du XXe siècle, certains Canariens se révoltent et revendiquent plus d’autonomie du gouvernement espagnol. Après leurs cuisantes défaites au Porto Rico et à Cuba en 1898, l’Espagne concède aux revendications politiques des Canariens et de nombreuses réformes sont implémentées au début du siècle donnant une plus grande autonomie à l’archipel. Cela ne durera pas.
Le général Franco vit à Tenerife à partir de 1934 quand il est nommé gouverneur militaire des Canaries. Il prépare son putsch contre le front populaire espagnol depuis l’archipel. La guerre civile espagnole dure 3 ans jusqu’en 1939. La dictature toucha durement les îles: elles perdirent toute leur autonomie et eurent de nombreuses restrictions alimentaires. La culture canarienne est réprimée. Cette période de l’histoire des Canaries fut une nouvelle fois synonyme de misère et d’exode. L’émigration de masse reprend et les Canariens fuient vers l’Amérique. On surnomme le Venezuela, la 8ème île canarienne tant le nombre d’émigrés est conséquent.
Dans les années 1950-60, le tourisme prend son essor grâce aux réformes sociales européennes (congés payés, développement des lignes aériennes…). Les Îles Canaries commencent à recevoir de nombreux allemands et d’anglais ce qui crée de l’emploi et relance l’économie. C’est de cette époque de l’histoire que datent les resorts balnéaires du sud de Tenerife et de Gran Canaria.
Après la mort de Franco en 1975 et l’instauration de la nouvelle constitution espagnole en 1978, l’histoire de l’archipel s’améliore. Les Îles Canaries sont désignées comme l’une des 17 communautés autonomes d’Espagne en août 1982. Elles bénéficient aussi d’un traitement particulier par l’union européenne qui prend en compte les caractéristiques insulaires de l’archipel.
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Les dernières actualités canariennes – le XXIe siècle
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L’immigration clandestine
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Elle débute à la fin du siècle avec la première embarcation de fortune datant de 1994. Les migrants viennent d’Afrique subsaharienne et du Maghreb et utilisent les Îles Canaries comme porte d’entrée vers l’Europe. Entre 1994 et 2020, les autorités canariennes ont recensé plus de 120 000 migrants, sans compter ceux décédés en mer.
C’est en effet la route migratoire la plus mortelle. L’organisation internationale pour les migrations (OIM) estime qu’1 migrant mort sur 5 a perdu la vie sur cette route périlleuse. Ils partent du Sénégal ou de la Mauritanie dans des navires de fortune. Il faut environ 8 à 11 jours de navigation pour rejoindre l’archipel canarien ce qui en fait la route la plus longue pour rallier l’Europe.
Beaucoup de pirogues se perdent, sans compter les conditions de l’océan lors des tempêtes qui peuvent facilement renverser les embarcations de fortune. En plus de ça, les capacités d’accueil ne sont pas suffisantes sur les Îles Canaries et le ressentiment des locaux croît.
La situation ne fait que s’empirer car l’amplitude de l’immigration clandestine augmente fortement, surtout ces deux dernières années (crises climatiques, alimentaires, politiques et sanitaires). Ce n’est plus seulement les hommes qui entreprennent le voyage pour aller trouver du travail en Europe mais c’est maintenant des familles entières avec le nombre de femmes et d’enfants à la hausse.
Le GranTeCan
Plus positivement, les Îles Canaries continuent à se développer. En 2007, La Palma met en service le Gran Telescopio Canarias (GranTeCan) et il est inauguré par le roi et la reine d’Espagne en 2009. C’est le plus grand télescope optique du monde, il fait 10,4 mètres de diamètre et est composé de 36 miroirs.
Les éruptions volcaniques
En 2011, il y a eu une éruption volcanique sous-marine à El Hierro et en 2021, le Cumbre Vieja à La Palma a aussi explosé. L’éruption a duré 85 jours et a totalement changé le paysage du sud de l’île. Il est possible de randonner et d’aller explorer le nouveau volcan et ses coulées de lave refroidies.